Le slow travel est une façon de voyager qui se concentre sur la création de liens avec les habitants, les cultures, la nourriture et la musique locales. Par conséquent, il est construit autour de l’idée qu’un voyage doit à la fois nous apprendre des choses et créer des liens humains, à court et à long terme. Il doit également être responsable sur le plan environnemental et social. C’est une composante du mouvement plus large de slow life.

Avez-vous déjà entendu parler du mouvement slow food ?

Il a vu le jour en 1986 en Italie dans le but de sensibiliser les touristes et les habitants à la cuisine locale, à l’agriculture et aux méthodes de cuisson traditionnelles. Certains locaux se sont rendu compte que l’augmentation du tourisme modifiait les habitudes alimentaires des gens, entraînant l’arrivée de grandes chaînes de restaurants et réduisant l’activité des entreprises familiales. Les défenseurs du slow food ont mis en avant les avantages de l’utilisation d’ingrédients d’origine locale et du soutien aux producteurs locaux pour encourager les gens à revenir dans les restaurants traditionnels.

Même concept, autre domaine. Le slow travel encourage les visiteurs à mettre de côté leurs check-lists et leurs séances photos pour, au contraire, s’immerger dans les images, les sons et les saveurs et la vie des gens et de la culture de leur destination. Intéressez-vous a comment les locaux vivent leur vie quotidienne, sur ce qui les passionne et leur procure de la joie, plutôt que sur les « must see » des guides de voyage. Ces aventures auront un impact bien plus important sur vous que les souvenirs que vous pourriez garde d’une course effrénée d’une attraction touristique à l’autre.

Le slow travel, c’est quoi ?

Le mouvement slow n’est pas seulement un moyen de voyager, c’est un état d’esprit. En matière de voyage, c’est l’état d’esprit selon lequel la qualité de vos expériences est plus importante que la quantité.

Vous pouvez vous réveiller sans avoir de plan pour la journée, sans savoir quelles aventures vous attendent, mais en sachant que tout ce que vous ferez aura beaucoup plus de sens pour vous qu’un post sur les réseaux sociaux.

Il est impossible de tout voir ou faire dans une ville en peu de temps. Il n’y a rien de mal à remettre à plus tard la visite de certains sites touristiques. Au lieu de tout faire à la hâte, concentrez-vous sur les activités qui vous feront vivre de nouvelles expériences.

Lorsque vous visitez un musée, prévoyez suffisamment de temps pour vous immerger complètement dans les œuvres d’art. Réfléchissez à la signification d’un tableau ou imaginez les pensées de l’artiste lorsqu’il a sculpté un objet. Saisissez et analysez l’impact culturel des œuvres surréalistes de Salvador Dalí, par exemple. N’oubliez pas que vous n’êtes pas obligé de voir toutes les ailes ou expositions ; vous pouvez toujours revenir.

Avec le slow travel, vous pourrez vivre beaucoup d’expériences authentiques. Imaginez que vous appreniez à fabriquer des perles artisanales avec un artisan local, que vous alliez pêcher avec une équipe de pêcheurs traditionnels ou que vous appreniez à boire le maté correctement avec un Argentin qui est né et a grandi dans le pays.

Pour un tel voyage, vous voudrez trouver quelque chose qui laissera une marque dans votre cœur. Vous recherchez une aventure qui vous fera ressentir des émotions, qu’il s’agisse d’une soirée passée à flâner dans un parc local, d’une journée passée à contempler une expo dans un musée ou d’un après-midi passé à faire du rafting dans un paysage montagneux.

Les deux types de slow travelers

Les slow travellers, ou personnes qui voyagent lentement, peuvent être divisés en deux groupes. Certaines personnes essaient de ralentir leur voyage autant que possible, tandis que d’autres se concentrent davantage sur la destination qu’elles visitent.

1. Se déplacer lentement d’un endroit à l’autre

Par conséquent, les premiers préfèrent les modes de transport lents aux modes rapides. Par exemple, ils préfèrent le train à l’avion, le vélo à la voiture, etc. En ralentissant leur voyage, ils sont capables de mieux ressentir la culture et l’atmosphère des lieux qu’ils visitent.

Et le fait d’être dans un état d’esprit « lent » leur permet d’être ouverts à l’inattendu lorsqu’il se produit. Ils l’acceptent comme faisant partie du voyage plutôt que d’y résister, ce qui se traduit par des expériences beaucoup plus riches.

2. S’immerger dans une destination

Le deuxième type de slow traveler, quant à lui, se concentre sur un lieu spécifique. Dans ce cas, il peut se précipiter vers sa destination, mais par la suite, suivre l’éthique du slow travel pendant toute la durée de son séjour.

Plutôt que de bouger d’un hôtel à l’autre, ils choisissent soigneusement leur lieu de séjour et s’y tiennent. Rester dans le même quartier, par exemple, permet de développer un lien plus fort avec celui-ci, d’apprendre son histoire et de rencontrer des gens sympathiques.

En outre, ces voyageurs n’essaieront pas de voir tout ce que la région a à offrir, mais programmeront plutôt quelques activités et se laisseront du temps pour eux. Ce temps libre est très utile pendant le voyage, car il leur permet de faire exactement ce qu’ils veulent à tout moment.

Cela peut être se détendre, se perdre dans un nouvel endroit ou découvrir de nouveaux lieux dans la région. Et, bien sûr, cela leur permettrait d’accepter l’invitation d’un habitant rencontré au hasard pour prendre un café, par exemple !

Slow travel : Comment faire ?

Que vous souhaitiez voyager lentement ou rapidement, nous ne pouvons pas vous dire exactement « comment » slow traveler, car cela irait à l’encontre du but recherché. Le slow travel ne consiste pas à suivre un ensemble d’instructions, un chemin ou un itinéraire. C’est tout le contraire.

Le monde est votre terrain de jeu lorsqu’il s’agit de choisir une expérience de slow travel qui aura du sens. Le slow travel est une question d’intention : savoir ce que l’on doit faire et ce que l’on pourrait faire si des opportunités plus excitantes se présentaient spontanément. Cela dit, voici quelques éléments à prendre en compte si vous décidez d’essayer le slow travel :

1. Votre planning

De combien de temps aurez-vous besoin pour une expérience de slow travel ? Un idée courante veut que le slow travel nécessite beaucoup de temps. Au contraire. Que vous ayez une semaine, un mois ou toute une vie pour voyager, vous pouvez être un slow traveler. Se fixer des objectifs et des attentes réalistes est la clé de la réussite de votre slow travel.

Dressez une liste de vos priorités par ordre d’importance, quel que soit le temps dont vous disposez, puis rayez la moitié inférieure de la liste. Si vous n’avez que sept jours pour voyager, n’allez pas dans quatre villes différentes. Vous n’aurez qu’un jour dans au moins l’une d’entre elles, et ce uniquement si vous avez déjà pris en compte les jours de voyage depuis votre domicile.

N’oubliez pas que se rendre d’un endroit à un autre peut prendre du temps pendant votre voyage. Si l’on tient compte de la préparation des bagages, de l’arrivée à la gare suffisamment tôt pour savoir sur quel quai aller, du trajet entre la gare et le logement suivant, du check-in, de l’installation et ainsi de suite, un voyage en train de deux heures peut facilement prendre cinq heures de votre journée. Cela est particulièrement vrai si vous voyagez avec quelqu’un d’autre ou en groupe, car vous devrez tenir compte de leurs besoins et de leur vitesse.

S’habituer à chaque endroit est un processus en soi. Il est fort probable que les indications que vous avez notées soient beaucoup plus difficiles à suivre que prévu et que vous finissiez par emprunter une ou deux fois la mauvaise rue.

En soi, c’est une expérience positive. En vous trompant, vous tomberez probablement sur un parc magnifique, une galerie d’art impressionnante ou le bar le plus étrange que vous ayez jamais vu. En résumé, si vous ne disposez que de sept jours, limitez-vous à une ou deux destinations.

Tout ceci étant dit, si vous êtes dans une situation de votre vie où vous pouvez consacrer beaucoup de temps aux voyages, profitez-en ! Vous n’aurez peut-être pas d’autre occasion de si tôt. Vous pourriez envisager de prendre une année sabbatique, ou de faire une pause après vos études et avant de commencer a travailler. Par ailleurs, il existe de nombreuses options viables pour faire une pause carrière à l’étranger ; et le télétravail devient de plus en plus fréquent.

2. Votre budget

De combien d’argent aurez-vous besoin pour votre expérience de slow travel ? Cela dépend, la aussi, entièrement de vous ! Il existe de nombreux moyens de réduire le coût de son voyage ou même de gagner de l’argent pendant le voyage. Travailler, faire un stage ou du bénévolat à l’étranger est un excellent moyen de voyager lentement et utilement.

Bien que vous puissiez vous retrouver en compagnie de plus d’étrangers que de locaux lors de ces expériences, enseigner à l’étranger est un excellent moyen de s’engager auprès de la communauté et de vivre une expérience de slow travel plus synergique.

Envisagez de faire du couchsurfing, de rechercher à l’avance des auberges moins chères ou de choisir une destination où le coût de la vie est moins élevé que chez vous si vous ne voulez pas vous installer tout en voyageant lentement.

Vous pouvez même utiliser des outils tels que Skyscanner et Google Flights pour trouver les vols les moins chers dans vos dates et laisser le sort décider de votre destination. Parce qu’une grande partie du slow travel consiste à prendre des risques, choisir une destination basée sur le prix est pertinent.

3. Votre destination

Comment trouver les meilleures destinations hors des sentiers battus ? Bien qu’il soit utile de planifier à l’avance, l’astuce de voyage la plus éprouvée consiste à parler aux habitants une fois sur place – une technique qui exige de la souplesse dans vos plans. Vous ne trouverez pas le meilleur restaurant de la ville sur Internet s’il s’agit d’un secret bien gardé par les locaux.

Les propriétaires de votre hébergement sont certainement bien informés, mais vous devez également vous ouvrir à d’autres horizons. Les habitants peuvent parfois être intimidants, mais ils savent généralement distinguer un touriste d’un voyageur sérieux et seront heureux de converser avec ce dernier.

Le slow travel vous permet également de nouer des relations significatives et durables avec les autres, ce qui peut prendre du temps.

Lorsque vous laissez de côté certains éléments de votre liste de choses à faire pour ne pas précipiter votre voyage, les amitiés que vous nouez en cours de route peuvent être une excellente raison de revenir plus tard et d’en faire plus (et peut-être même d’économiser sur l’hébergement).

Ce sont ces amis qui peuvent vous emmener dans des petits villages ou des joyaux cachés, difficilement accessibles par les transports en commun, et qui sont souvent une représentation plus authentique d’un pays qu’une grande ville.

Parce que sa maison est là où est le cœur, faire l’effort de créer des liens tout en voyageant lentement est la meilleure façon de trouver un foyer loin de chez soi dans un autre pays.

4. Votre stratégie

Comment tirer le meilleur parti de votre temps lorsque vous n’avez pas de plan ? Bien que nous déconseillions fortement un itinéraire chargé et rigide, cela ne signifie pas que vous devez faire moins de planification à l’avance.

Le slow travel peut être confondu avec le fait de ne pas tirer le meilleur parti de son temps, mais la différence réside dans la façon dont vous définissez « tirer le meilleur parti ». Si une activité non planifiée ne se présente pas – ou si vous n’êtes pas d’humeur à errer sans but dans l’espoir d’en trouver une – vous devriez avoir une réserve d’idées de ce qu’il y a d’autre à faire ou à voir dans la destination choisie. Le slow travel n’est pas synonyme de paresse. Une fois de plus, tout dépend de votre intention.

Vous n’avez toujours pas trouvé ? Ne vous énervez pas trop, vous avez peut-être simplement besoin de faire le point avec vous-même. Vous êtes épuisé ? C’est peut-être le jour idéal pour passer des heures à lire un livre dans un café ou à paresser sur la plage. Vous vous sentez seul ? Il existe de nombreux moyens simples de se faire de nouveaux amis en voyageant à l’étranger ; il suffit de savoir où chercher.

Vous en avez assez de la ville ou du village où vous vous trouvez, mais vous ne voulez pas partir après peu de temps ? Ne le soyez pas ! C’est votre aventure avant tout. Si vous n’aimez pas l’endroit où vous êtes, ne vous sentez pas obligé d’y rester au nom du mouvement slow travel ou de quoi que ce soit d’autre. N’oubliez pas qu’une partie du slow travel consiste à suivre le courant, ce qui peut parfois vous amener dans des endroits nouveaux et passionnants.

3 mythes sur le slow travel dont il faut se méfier

Ces mythes sur le slow travel sont similaires aux mythes sur la slow life en général.

Mensonge n° 1 : Le slow travel doit durer au moins une semaine. Il n’est pas nécessaire de passer un certain temps dans un endroit pour être considéré comme du slow travel. Selon certains, le slow travel nécessite un minimum d’une semaine de voyage. Le slow travel est en réalité un état d’esprit et une approche qui peuvent être appliqués à n’importe quelle durée de voyage, même à un court trajet en ville. Le slow travel lors de voyages plus courts est en fait un bon entrainement pour les voyages plus longs.

Mensonge n°2 : Slow travel signifie voyager aussi lentement que possible. Il s’agit de trouver la bonne vitesse. Au lieu de se précipiter, il faut adopter un rythme. Trouvez un juste milieu entre trop rapide et trop lent, un rythme qui vous convienne.

Mensonge n°3 : Le slow travel est anti-technologie. Il y a une grande différence entre être contre la technologie et être contre le minimalisme numérique. En termes simples, le minimalisme numérique préconise l’utilisation de la technologie comme un outil (au lieu que ce soit la technologie qui nous utilise). Voyager avec la technologie peut être bénéfique si vous ne la laissez pas se mettre en travers de votre chemin.

Exemples de slow travel

Voici quelques idées pour vous aider à démarrer si vous cherchez des moyens spécifiques d’intégrer davantage de slow travel dans vos voyages. Une fois que vous aurez pris le rythme des choses, vous trouverez votre propre chemin, qui pourra ou non inclure l’une de ces options.

Road Trips

Rien de tel qu’un road trip pour se détendre, baisser les vitres et se relaxer. Un bon road trip vous oblige à ralentir, à emprunter plus souvent les routes les moins fréquentées pour éviter le trafic et à profiter du voyage jusqu’à votre destination. Privilégiez les petites routes plutôt que les autoroutes, vous économiserez en plus sur le péage et le carburant.

Circuits de producteurs locaux

Rencontrer les chefs, les agriculteurs et les producteurs est une expérience formidable si vous aimez déguster des boissons et des aliments locaux pendant votre voyage ou voir ce que les artistes locaux fabriquent, cuisinent, tissent ou créent. Les visites guidées sur la nourriture, la bière, le vin et les spiritueux sont toujours un bon moyen de découvrir ce qui est fabriqué localement, tout en vous donnant un aperçu du processus de fabrication des vins et spiritueux locaux, du vinaigre balsamique traditionnel et des bijoux artisanaux par exemple.

Dîner avec les locaux

L’activité est si populaire que de nombreuses villes dans le monde proposent désormais des programmes qui vous permettent de rencontrer des habitants, de passer du temps avec eux, de dîner avec eux et même de passer la nuit chez eux. Pensons au couchsurfing, mais également aux activités MeetUp.

Séjours culturels chez l’habitant

De nombreuses agences de voyage, en particulier celles actives dans l’écotourisme, proposent désormais des séjours chez l’habitant. Il peut s’agir de passer quelques jours chez les Mentawaï, sur l’île de Sumatra en Indonésie, ou encore un séjour en immersion avec des éleveurs nomades de Mongolie. Il faut néanmoins faire attention a ce que l’expérience soit bien locale, le succès de certains endroits pouvant vite les rendre moins authentiques.

Voyage en bateau-cargo

Saviez-vous que vous pouvez faire le tour du monde sans prendre l’avion, sans conduire, sans prendre un ferry ou un bateau de croisière ? Le voyage en cargo existe bel et bien, et c’est un moyen beaucoup moins fréquenté pour voyager autour du monde.

L’avantage du voyage en cargo est que vous pouvez réserver un passage régulier vers presque toutes les destinations de la planète. L’inconvénient ? Les conditions ne sont pas idéales, le service n’est pas fiable, les horaires peuvent changer à tout moment et vous devrez certainement apporter votre propre nourriture.

Cependant, si vous avez du temps libre et un budget limité, cela peut être une alternative intéressante.

Expériences de la ferme à l’assiette

Explorer la culture locale en profondeur et en apprendre davantage sur l’origine des aliments et des boissons locaux sont deux caractéristiques du slow travel. Les aventures de la ferme à l’assiette sont très amusantes et constituent un excellent moyen de ralentir le rythme.

Circuits à vélo

Les circuits à vélo à travers n’importe quelle destination sont un excellent moyen de ralentir et d’apprendre à connaître un lieu, que vous alliez de ville en ville, de quartier en quartier ou à la campagne. Non seulement vous vous reconnectez avec la nature pendant un court moment, mais vous êtes également en meilleure position pour rencontrer des habitants, avoir une brève conversation ou simplement les observer en train de vaquer à leurs occupations. Le Canal du Midi, par exemple, est magnifique.

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