Cet été 2025, deux annonces ont redessiné ma carte mentale de digital nomad en Europe: la Croatie étend son visa nomade jusqu’à 3 ans (avec possibilité de regroupement familial) et la Bulgarie lance officiellement son visa pour travailleurs à distance. Pour nous, c’est plus qu’une simple formalité administrative: c’est l’ouverture d’une route “slow travel” cohérente, longue et profondément immersive à travers les Balkans — une alternative apaisante aux hubs saturés d’Europe de l’Ouest.

En tant que rédacteur de Staying.at et nomade à plein temps, je vois dans ces deux politiques une vraie chance de ralentir, de se poser, de contribuer localement et de vivre l’Europe du Sud-Est autrement, sans la frénésie ni l’inflation touristique des grands classiques.

Ce qui change concrètement (août 2025)

Croatie: le grand saut à 3 ans

  • Séjour jusqu’à 3 ans pour non-résidents UE, contre 1 an auparavant.
  • Regroupement familial désormais possible (conjoint, enfants).
  • Seuil de revenus: environ 3 295 € par mois; assurances et logement obligatoires.
  • Extensions de séjour temporaire possibles (jusqu’à 6 mois) pour organiser la suite.
  • Statut “nomade”: on ne travaille pas pour des entités croates, on reste rémunéré depuis l’étranger.

Source utile: mises à jour annoncées début août 2025.

Bulgarie: un nouveau visa pensé pour les télétravailleurs

  • Visa “nomade numérique” dès 2025: 1 an, renouvelable une fois (soit 2 ans).
  • Ouvert aux salariés à distance (employeur non-UE), freelances et dirigeants d’entreprises hors UE.
  • Revenus annuels exigés: 50× le SMIC brut bulgare (46 650 BGN ≈ 23 850 € en 2025).
  • Nécessite un visa D long séjour puis un permis de résidence.
  • Interdiction d’exercer pour des clients bulgares; revenus exclusivement étrangers.
  • Contexte 2025: entrée dans l’espace Schengen (air/mer) et adoption de l’euro annoncée pour 2026, ce qui fluidifie les mobilités.

👉 Implication directe: on peut désormais tracer un arc méditerranéen-balkanique légal et durable, du littoral croate aux montagnes bulgares, sans jouer au ping-pong des visas touristiques.

Comparatif express: Croatie vs Bulgarie

CritèreCroatieBulgarie
DuréeJusqu’à 3 ans1 an + 1 an (renouvelable une fois)
FamilleRegroupement familial possibleNon spécifié (statut individuel)
Revenus≈ 3 295 €/mois≈ 23 850 €/an (2025)
Clientèle localeNon (revenus étrangers)Non (interdit)
Coût de la vieModéré, plus élevé sur la côteInférieur à la Croatie, très abordable
Communautés nomadesZagreb, Split, Dubrovnik, ZadarSofia, Plovdiv, Bansko, Varna, Burgas
CadreMéditerranéen, îles, parcsMontagnes, Mer Noire, hubs émergents

📌 À retenir

  • Budget serré? La Bulgarie est nettement plus accessible au quotidien.
  • Vie mer + îles + soleil? La Croatie coche toutes les cases, avec un cadre administratif désormais ultra favorable.

Pourquoi c’est une aubaine pour le “slow travel”

  • On gagne du temps long: 12, 24, 36 mois, c’est l’antidote aux allers-retours épuisants. On peut apprendre la langue, s’impliquer, contribuer localement.
  • On désature l’Ouest: à l’heure où Lisbonne, Barcelone et les Canaries souffrent de surfréquentation et de tensions locatives, les Balkans offrent une respiration.
  • On diversifie les saisons: hiver au chaud (côte adriatique), printemps en montagne (Rhodope, Pirin), été au bord de la Mer Noire — le meilleur de chaque microclimat.
  • On maximise l’impact positif: dépenses régulières, relations de proximité, circuits courts, mobilité douce, hors-saison… le slow travel reprend tout son sens.

💬 Mon point de vue
Après des années à alterner hubs “stars” et bases plus discrètes, je trouve l’équilibre balkanique particulièrement sain: on travaille mieux quand on respire mieux — et ici, on respire.

Trois itinéraires “slow” que je recommande

  1. 12 mois “mer + montagne”
  • 6 mois Split/Zadar: automne-hiver face à l’Adriatique, rythme doux, îles en week-end.
  • 6 mois Sofia/Plovdiv: printemps culturel, coworkings vivants, escapades nature.
    Pour qui? Freelances avec clients UE/US, besoin d’inspiration et de variété.
  1. 18 mois “communautés actives”
  • 9 mois Zagreb: vie urbaine, transports, réseau pro.
  • 3 mois Bansko: hiver/printemps, colivings, festivals nomades (Bansko Nomad Fest).
  • 6 mois Varna/Burgas: été slow sur la Mer Noire, budget léger.
    Pour qui? Solos et couples cherchant à tisser un réseau durable.
  1. 24–36 mois “famille posée”
  • Base principale: Split ou Zagreb (Croatie), regroupement familial + services stables.
  • Satellites: séjours de 1–2 mois en Bulgarie (Sofia/Veliko Tarnovo) selon le calendrier scolaire et les envies.
    Pour qui? Parents remote qui veulent un ancrage méditerranéen et des parenthèses nature/culture.

Budget & coût de la vie: ce que je constate sur place

  • Bulgarie: 1 000–1 300 €/mois (solo) logement inclus dans une grande ville, en vivant confortablement mais sans luxe.
  • Croatie: plus variable; la côte et les hotspots touristiques (Dubrovnik) flambent en haute saison. Zagreb reste raisonnable, Split/Zadar intermédiaires. Anticipez 1 400–1 900 €/mois (solo) selon saison et quartier.

Astuce budget

  • Réservez hors-saison et au mois (3–6 mois = meilleurs tarifs).
  • Évitez le front de mer immédiat; regardez à 2–3 stations de bus/tram.
  • Négociez avec les hôtes: montrer la stabilité (visa, revenus) ouvre des portes.

Vie pratique que j’ai testée et validée

  • Internet: très fiable en Croatie; bon en Bulgarie (coworkings top à Sofia, Plovdiv, Bansko).
  • Temps de travail: CET/CEST (Croatie) et EET/EEST (Bulgarie). Pour clients US, commencez tard; pour Asie, tôt le matin marche très bien.
  • Transports: trains et bus efficaces entre grandes villes; ferries en Croatie; bus longue distance pratiques entre Sofia, Plovdiv et la côte.
  • Communautés: Bansko (colivings et événements), Zagreb/Split (DN meetups), Sofia (tech & start-ups).
  • Santé: assurance privée exigée; soins abordables en Bulgarie, bien organisés en Croatie.

Logement sans prise de tête

  • 1–3 mois: colivings (Semkovo, Bansko), résidences avec coworking, loyers dégressifs.
  • 6–12 mois: contrats meublés, plateformes locales, groupes expats. Demandez toujours:
    • vitesse Internet (test récent),
    • chauffage/climatisation (importants selon saison),
    • charges incluses ou non,
    • dépôt et modalités de sortie.

Bon à savoir
En Croatie comme en Bulgarie, le marché peut être tendu en été. Réserver en amont et viser l’épaule de saison (mai–juin, septembre–novembre) change tout.

Impact local et éthique du voyage lent

  • Dépenses régulières: cafés, marchés, ateliers, artisans — l’argent reste local.
  • Slow tourisme croate: sorties pêche artisanale, producteurs bio, itinéraires nature peu fréquentés; c’est durable et plus authentique.
  • Équilibre habitat: privilégiez les quartiers non touristiques, respectez la copropriété (bruit, parties communes), soyez transparent avec vos propriétaires.

Mon engagement
Je consacre une part fixe de mon budget mensuel à des initiatives locales (culture, éducation, nature). Sur une année, l’impact est tangible — pour eux comme pour moi.

Points d’attention (ne les ignorez pas)

  • Fiscalité: au-delà de 183 jours/an dans un pays, le risque de résidence fiscale existe. Le visa nomade ne vaut pas règle fiscale. Faites-vous conseiller.
  • Conditions de visa:
    • Bulgarie: revenus étrangers uniquement; pas de clients locaux.
    • Croatie: visa nomade = pas d’activité pour des entités croates; revenus et assurance requis.
  • Dossier: préparez casier judiciaire, preuves de revenus, assurance, bail, passeport (validité +3 mois après la fin de séjour).
  • Langue & intégration: quelques bases de croate/bulgare ouvrent des sourires… et des portes.
  • Logement: hausse saisonnière en Croatie; anticipez. En Bulgarie, les prix sont stables mais vérifiez la qualité du chauffage l’hiver.

Mode d’emploi: comment je m’y prendrais

  1. Choisir sa base principale (Croatie 3 ans si famille/couple; Bulgarie si budget prioritaire).
  2. Caler le calendrier:
    • Croatie: viser hors-saison pour les côtes, été pour Zagreb et l’intérieur.
    • Bulgarie: hiver/printemps à Bansko, été sur la Mer Noire.
  3. Monter le dossier (60–90 jours avant):
    • Preuves de revenus (12 mois de relevés si possible),
    • Assurance, bail, casier judiciaire,
    • Visa D pour la Bulgarie, puis permis.
  4. Penser mobilité:
    • Avec un titre de séjour national, déplacements Schengen généralement possibles 90/180 jours — vérifiez les règles en vigueur au moment du départ.
  5. Se brancher à la communauté:
    • Coworkings, meetups, festivals (Bansko Nomad Fest), groupes Telegram/FB locaux.

📌 À retenir (version ultra courte)

  • Croatie: visa 3 ans + regroupement familial = base long terme idéale au bord de l’Adriatique.
  • Bulgarie: visa 1+1 an, coût de vie bas, communautés dynamiques (Sofia, Bansko, Varna).
  • Ensemble, ils dessinent la nouvelle “route lente” des Balkans — viable, inspirante, durable.

En deux mots, ces visas changent la donne: on peut enfin se poser, apprendre et contribuer dans la durée — le slow travel retrouve son sens, et notre équilibre aussi.

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