Et si tu gagnais des jours de congés en remplaçant l’avion par le train ou le bus ? Ce n’est plus une utopie de nomade idéaliste : des entreprises s’y mettent vraiment. En 2025, le slow travel devient un levier RH, un outil de fidélisation… et un formidable accélérateur de transitions perso/pro.

Je t’explique pourquoi c’est une petite révolution, comment en profiter (ou la proposer à ton équipe), et mes astuces pour voyager loin sans voler.

Ce qui change en 2025 : du manifeste au mécanisme RH

Longtemps, voyager lentement était une démarche personnelle. Désormais, des politiques internes encadrent et récompensent ce choix.

  • Des organisations comme Positive Planet ont expérimenté depuis plusieurs années un congé “voyage durable” offrant jusqu’à 2 jours annuels supplémentaires si l’employé évite l’avion pour ses vacances.
  • Le dispositif “Climate Perks” (journeys days) est adopté par plus d’une centaine d’organisations, qui offrent des jours payés pour rallonger un trajet bas-carbone.
  • Résultat observé par les pionniers : plus de demandes de rail et de trains de nuit, hausse de la satisfaction, effets positifs sur la rétention.

📌 À mes yeux de nomade, c’est la passerelle qu’on attendait entre convictions et contraintes réelles de temps. Une journée ou deux en plus font la différence entre “impossible” et “faisable” pour un Paris–Vienne en Nightjet, un Lyon–Barcelone en TGV ou un Berlin–Copenhague en combiné rail/ferry.

✅ À retenir

  • Le principe: tu remplaces l’avion par un mode bas-carbone → tu gagnes 1 à 2 jours de congés dédiés au trajet.
  • Les effets: plus de voyages en train, image employeur renforcée, salariés moins pressurisés, engagement RSE concret.
  • La tendance: encore émergente, mais trans-sectorielle et en accélération.

En France, le “Temps de Trajet Responsable” (TTR) gagne du terrain

Côté hexagonal, des boîtes innovantes proposent le TTR: des jours de congés additionnels quand tu choisis le train, le bus, le covoiturage (à plusieurs) ou le bateau, pour des trajets d’au moins 6 heures, sans avion. Exemple souvent cité: HomeExchange, qui accorde 2 jours par an pour ces voyages bas-carbone.

Ce n’est pas une obligation légale, mais un avantage social interne. Et ça marche parce que:

  • c’est simple à comprendre et à justifier (billets, itinéraires, preuves de trajet),
  • c’est équitable quand c’est bien conçu (plafonds, éligibilité claire),
  • ça aligne écologie, qualité de vie et attractivité employeur.

ℹ️ Bon à savoir

  • Juridiquement, on parle d’un avantage conventionnel/entreprise, distinct des congés payés “classiques”.
  • Le congé sabbatique reste un droit encadré par le Code du travail (acceptation/ report possibles par l’employeur), mais le TTR est plus flexible et “léger”.

Pourquoi c’est une super nouvelle pour nous, nomades digitaux

Je le vis au quotidien: voyager lentement, c’est aussi travailler mieux.

  • Rythme soutenable: un train de nuit = 0 files d’attente toxiques, arrivée en centre-ville, et sommeil correct si tu t’organises.
  • Focus et créativité: le temps long de trajet devient un sas de deep work ou d’introspection. J’ai souvent préparé des stratégies entières entre deux frontières 🚆.
  • Alignement ikigai: on ne se raconte plus d’histoires. On voyage comme on veut vivre: présent, curieux, ancré.
  • Empreinte plus basse: sans chiffrer à outrance, le rail intra-européen est très largement moins émetteur que l’avion sur distances comparables.

Comment négocier des congés “slow travel” avec ta boîte

Si ta boîte n’a pas encore de TTR, propose-le. Voici ma méthode-testée sur plusieurs clients et partenaires.

  1. Prépare un mini business case
  • Objectif: réduire l’empreinte des déplacements privés tout en renforçant QVT et marque employeur.
  • Proposition: 1 à 2 jours/an, éligibles pour trajets > 6 h en modes bas-carbone, sans avion.
  • Contrôles: justificatifs de billets/itinéraires, seuils et plafond d’usage.
  • Indicateurs: nombre d’utilisateurs, jours pris, CO₂ évité estimé, eNPS, rétention.
  1. Anticipe les objections
  • Équité: prévoir un plafond identique, ouvrir à toutes les équipes, offrir une alternative (ex: 1 jour “flex QVT” pour ceux qui voyagent peu).
  • Organisation: poser des fenêtres de prise, encourager l’anticipation, synchroniser avec les pics d’activité.
  • Coût: un jour de congé coûte moins qu’un remplacement après démission. Et c’est un avantage low-cost vs. primes.
  1. Pitch en 6 lignes (à adapter)
  • Nous pouvons tester 12 mois, plafonné à 2 jours/an/salarié.
  • Éligible aux trajets > 6 h en train/bus/covoiturage (min. 3 personnes)/bateau, sans avion.
  • Simple preuve: billets, itinéraire, attestation sur l’honneur.
  • Indicateurs trimestriels partagés en CSE: adoption, satisfaction, CO₂ estimé.
  • Option de retrait si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous.
  • Communication sobre: avantage RSE + QVT, pas d’injonction morale.

💡 Astuce

  • Mets en avant la synergie avec le télétravail: une journée “semi-off” à l’arrivée + asynchrone organisé = continuité d’activité sans surcoût.

Côté entreprise: les règles qui font la différence

Pour que ça tienne dans le temps, une politique claire évite les crispations.

  • Éligibilité: trajets personnels de vacances, distance/temps mini, exclusion de segments aériens.
  • Barème simple: 1 jour à partir de 6–8 h, 2 jours au-delà (ou équivalent nuit-train).
  • Plafond: 2 jours/an pour maîtriser le coût; pas de cumul illimité.
  • Preuves: billets nominatifs, capture d’itinéraire, attestation.
  • Équité: alternatives pour personnes à mobilité réduite/contrainte familiale (ex: 1 jour “QVT” utilisable autrement).
  • RGPD: ne collecte que le strict nécessaire.
  • Évaluation: KPI trimestriels, bilan annuel, ajustements.
Ce que tu gagnesCe que l’entreprise gagne
Du temps pour voyager autrement, sans sacrifier tes vacancesUn avantage social distinctif, peu coûteux
Moins de stress, plus de sensEngagement RSE tangible, storytelling crédible
Des trajets qui inspirent et ressourcentRétention, satisfaction, image marque employeur

Combien ça “vaut” vraiment ?

Sans entrer dans une comptabilité carbone au gramme près, les retours des pionniers convergent:

  • Adoption réelle quand le cadre est simple.
  • Hausse des trajets ferroviaires (et même des trains de nuit).
  • Feedback qualitatif excellent: salariés rechargés, reconnaissance envers l’entreprise.
  • Impact marque employeur: recrutement facilité sur les profils sensibles aux sujets de sens et d’écologie.

Côté territoires, le slow tourisme irrigue mieux l’économie locale (commerces, hébergements indépendants, savoir-faire), loin des hubs aéroportuaires sursaturés. Quand on s’attarde, on dépense mieux et plus utile.

Itinéraires slow travel que j’adore (et qui passent crème avec 1–2 jours de TTR)

  • Paris → Berlin ou Vienne en Nightjet: dormez, arrivez frais. Parfait pour enchaîner coworking + balade à vélo.
  • Lyon → Barcelone → Valence: TGV/AVLO, enchaînement en douceur, tapas, mer… et un rythme idéal pour une semaine nomade.
  • Lille → Amsterdam → Copenhague: rail rapide + ferry/rail. Beaucoup de trains, beaucoup d’idées.

🎒 Conseil d’expert

  • Réserve ton couch/desk avant ton billet: coworkings proches des gares changent tout.
  • Vise les départs en fin de journée: tu ne “perds” pas de temps productif.
  • Applis utiles: Rail Planner / DB Navigator / SNCF Connect, Rome2Rio pour visualiser, et compare les trains de nuit (Nightjet, European Sleeper).
  • Emporte ton “kit train”: bouchons, masque, multiprise, eSIM. Mon trio gagnant.

Foire aux questions express

  • Est-ce légal en France ? Oui, si c’est un avantage interne acté (accord d’entreprise/usage). C’est distinct des congés payés. Le congé sabbatique existe aussi, mais plus lourd et soumis à acceptation/report.
  • Peut-on travailler pendant le trajet ? Selon la politique: certains offrent du “semi-off” (jour fractionnable). Clarifie les règles d’assurance et d’horaire.
  • Et si je vis loin de grandes gares ? Demande des alternatives d’équité (jour QVT), ou justifie le mix covoiturage + rail.
  • Comment prouver sans fliquer ? Billet + itinéraire + attestation simple. Pas besoin de géolocalisation.

Mon point de vue de nomade

Je milite pour des transitions désirables. Les congés “anti-avion” ne culpabilisent personne: ils donnent du temps, donc du choix. C’est exactement ce qu’il manquait pour aligner nos aspirations au slow travel, notre ikigai, et nos réalités pro. Si tu peux, teste une fois: un train de nuit remplacera plus d’un aller-retour low-cost dans ton cœur.

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